Quiconque se lance en trading est confronté à un moment ou un autre à cette plaie qu’est le bruit.
Qu’est ce que le bruit ?
Le mot bruit induit une notion de gêne. Quelque chose qui dérange.
On l’associe souvent à quelque chose de plus ou moins forte intensité: cela peut être un bruit de fond ou bien quelque chose de violent et limité dans le temps qui perturbe notre quiétude.
Quel est le rapport avec le trading ? J’y viens …
D’un point de vue électrique, le bruit est la partie du signal électrique qui ne peut être décodée en information.
Et là cela devient intéressant car c’est précisément ce que le bruit en trading représente pour nous.
Il s’agit épiphénomènes. Des mouvements qui n’ont pas de sens ou ne semblent pas en avoir:
- De brusques poussées à la hause et/ou à la baisse.
- Des variations de volatilité qui n’ont pas d’explication.
- Des mouvement erratiques qu’on ne comprend tout simplement pas.
Dans tous les cas, quand nous y sommes confrontés, nos émotions prennent le dessus et nous subissons le syndrome des portes de saloon.
Concrètement, pour nous traders, cela se traduit par une chasse aux stops.
En gros, un brutal mouvement du marché va contre votre position, vous sors du marché, avant de repartir dans votre sens.
En général on est alors en colère et on hurle au complot.
Pour le coup cela fait du bruit 🙂 mais à part vous soulager en rejetant la faute sur les autres, cela ne sert à rien.
Que faut-il faire alors ?
Le grand biais de l’être humain est de vouloir toujours donner une raison à tout… même s’il n’y en a pas.
Cela nous a servi à évoluer au fil du temps mais cela nous dessert dans le trading.
Le bruit peut être considéré comme un événement aléatoire.
Quelque chose de vide de sens.
Il ne faut donc pas essayer de l’interpréter mais tout simplement l’accepter.
Cela peut passer par un Stop Loss plus large (et donc une position plus petite pour contenir le risque).
On peut aussi éviter d’entrer en position quand les mouvements sont trop erratiques et attendre que cela ce calme.
Mais il y a une autre façon de faire …
Comment diminuer l’impact du bruit en trading ?
C’est simple, il faut prendre un stylo plus gros !
Et là vous vous dites, “ça y est le pauvre garçon a perdu définitivement la raison” 🙂
Pas du tout !
- Regardez le graphique suivant en 100 ticks sur l’EURUSD.
En 100 ticks, nous sommes très proche du prix: chaque bougie correspond à 100 transactions.
Les mouvements, modélisés ici par des segments rouges, sont erratiques et semblent ne pas avoir de logique.
Dans ces conditions, il est hasardeux d’intervenir.
Si néanmoins je le fais, je risque plus que jamais de me faire balloter et de perdre mon argent …
- Si maintenant, je prends du recul spatial en dézoomant mon graphique, que se passe-t-il ?
Le mouvement devient plus clair: on est en range et le prix semble être coincé dans un trait de marqueur épais.
Quand on voit cela, on sait que ce n’est pas le moment d’intervenir.
Le marché ne fait rien, tout simplement.
- Mais il y a également une autre façon de prendre du recul: le recul temporel. Voyez plutôt:
Ici on est passé en graphique 5 minutes sans toucher l’échelle du graphique initial en 100 ticks.
Le constat est évident, nous sommes là encore en range et il n’est pas opportun d’intervenir.
Ce que le l’opérateur en trading de court terme prend comme un terrain de jeu n’est autre que ce que l’investisseur de long terme considère comme du bruit
Là clé est là: le bruit à disparu en prenant de la hauteur.
De la même façon qu’un marteau piqueur en action semble n’être qu’un simple objet fixe quand on le regarde de loin, le marché suit des courbes plus faciles à saisir quand on l’observe dans des unités de temps plus longues.
Et pourtant nombre d’entre-nous commençons à nous intéresser au trading directement en nous confrontant aux disciplines les plus difficiles: le scalping et le Day Trading.
Elles ont en commun de nous faire intervenir sur des unités de temps très courtes: de quelques secondes à quelques heures.
Pourquoi nous précipitons-nous directement sur le scalping ?
Tout simplement parce que nous avons le biais de penser que toute activité est récompensée.
“Plus j’interviens sur les marchés, plus je vais gagner.”
C’est pourtant exactement l’inverse qui se produit.
Il est plus facile de gagner sur des unités de temps longues, en laissant de l’espace au prix pour osciller comme un serpent.
Il est plus complexe de gagner sur des unités de temps courtes où nous nous faisons sortir de position à chaque oscillation.
Sans compter les frais qui augmentent avec le nombre de trades pris.
Nous avons donc tout intérêt à débuter sur des unités de temps plus longues: cela peut être en horiare sur le Forex ou bien en daily sur les actions.
C’est le meilleur moyen de prendre de l’expérience sans subir le bruit.
C’est surtout l’assurance de ne pas trader le bruit mais bien l’évolution du prix.
Après tout, c’est ce qui donne du sens à notre activité de trader …
Et vous, avez-vous tendance vous aussi à privilégier les unités de temps rapides pour trader ? Vous êtes libre de partager vos expériences sur le sujet en laissant un commentaire plus bas …