Quand on parle de trader, on imagine l’homme (ou la femme) d’affaire concentré(e) et surexcité(e) qui hurle partout pour passer des ordres d’achats ou de vente.
Il n’en est rien: les bureaux avec ordinateurs ont depuis longtemps remplacé les intervenants sur le “parquet”.
En fait, si vous avez déjà lu mon entretien avec des traders, vous saurez qu’une salle de marché est extrêmement calme et qu’on y entend que les clics des souris 🙂
Poussez la comparaison avec un art de vivre, n’est-ce pas trop ?
Je ne pense pas: en fait, en progressant en trading, je me rends compte que l’on peut transposer pas mal de chose dans la vie quotidienne.
Prenons quelques exemples:
Money management
Si vous êtes all-in sur une position avec un risque de plusieurs % de votre capital, vous risquez de le perdre intégralement très vite !
Il vaut mieux donc être mesuré dans n’importe quelle prise de risque.
Au quotidien, on utiliserait la formule: ne pas mettre ses oeufs dans le même panier.
Foutue échelle
On peut aussi reprendre la mésaventure de l’échelle que j’ai eu il y a quelques jours.
si j’avais appliqué le principe de “ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre”, je ne serais certainement pas tombé 🙂 car j’aurais grimpé une marche à la fois au lieu de vouloir y aller 3 par 3 !
Avoir deux niveaux de vision
Dans la vie de tous les jours, on utilise l’expression avoir la tête dans le guidon. On imagine bien le coureur cycliste qui fixe le bout de sa roue en pédalant comme un damné sans forcément regarder où il va. La suite on la connaît: au premier obstacle c’est le crash, souvent définitif …
Le trading a la même approche: on peut scalper mais si on n’a pas déterminé la direction et les niveaux de l’unité de temps supérieure voire celle au-dessus, on risque de se prendre le mur d’un niveau important invisible dans les UT rapides.
C’est pour cela que je recommande de toujours partir des unités de temps les plus longues et de se rapprocher de notre UT d’intervention en marquant à chaque fois les niveaux importants (droites horizontales) et les dates des annonces économiques (droites verticales). Et ce, même (surtout) pour le scalping.
Le trader est un cycliste qui s’ignore 🙂
Apprendre à perdre
Le trading requiert que vous appreniez à perdre. Or au quotidien, il y a peu de gens qui savent le faire ou tout simplement qui accepte de ne pas gagner à chaque fois.
Est-ce un problème d’ego ? Très certainement.
Et le trading est un bon exercice qui permet de se libérer de ce problème pour peu que l’on accepte que l’on est impuissant face au marché et que la seule chose qu’on peut faire est d’émettre une hypothèse et de mettre le paquet quand cette hypothèse est avérée ou alors de tout arrêter quand ce n’est pas le cas.
Cela se fait au travers d’un plan de trading et tout le monde devrait avoir cette approche pour ses activités au quotidien.
Hal Elrod le dit dans son livre “Miracle Morning pour millionaires (lien rémunéré par Amazon)” : “En négligeant de planifier, on planifie d’échouer“.
L’esprit comme l’eau
La philosophie du Stoïcisme s’applique tout particulièrement à ceci et tient en trois points:
- Mettre ses forces dans ce que l’on peut changer (L’accompagnement du prix).
- Lâcher prise sur ce qu’on ne peut pas changer (Le trading n’est que de la gestion de risque autour de phénomènes aléatoires: je ne sais pas ce qui va se passer.).
- Avoir la sagesse de différencier les deux ! (C’est cela l’art du trading 🙂 )
C’est à mon sens sur ce dernier point que l’on peut ériger le trading comme le moyen concret de mettre en pratique le stoïcisme.
Cette dernière philosophie est à la base de ma vie de tous les jours.
Je sais qu’elle énerve pas mal de mes proches qui ont visiblement l’impression que je suis insensible à ce qui arrive au quotidien.
Ce n’est pourtant pas le cas: quand j’arrive à ne pas me tromper sur l’identification de ce que je peux changer ou pas, je ne réagis même plus émotionnellement à ce qui arrive et que j’estime en dehors de mon contrôle.
J’appelle cela avoir l’esprit comme l’eau.
L’eau ne se pose pas de question face à un obstacle: elle va le contourner, passer dessus ou bien le désintégrer s’il n’est pas solide. L’eau se contente d’aller du point le plus haut vers le point le plus bas.
De la même manière, l’obstacle ne peut pas lutter contre l’eau et dans tous les cas, il sera mouillé. Autant l’accepter et passer à autre chose.
C’est cet état d’esprit que j’essaie d’avoir quand je trade.
Et vous, avez-vous une approche particulière de la vie qui vous sert ou vous dessert dans votre trading ? Vous êtes libre d’en faire profiter tout e monde en laissant un commentaire plus bas …