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La vraie psychologie du trading

En trading, on entend souvent qu’il faut avant tout maîtriser sa psychologie.
C’est vrai que c’est indispensable mais plus je trade, plus je me rends compte que c’est plutôt la psychologie des autres qu’il faut maîtriser.
Pour cela, rien de bien compliqué, il suffit de voir déjà ce qu’il se passe en nous quand on trade.

Notre psychologie en trading

L’euphorie

Quand nous prenons un trade qui va dans notre sens, très vite un sentiment de toute puissance nous submerge.
C’est alors que les soucis commencent: faut-il sortir de position tout de suite pour garantir ses gains ?
Si on fait cela, ne va-t-on pas gagner moins ? Après tout le prix à l’air d’être bien parti pour monter encore un peu …

Souvent on reste alors figé. On ne sait plus quoi faire et reste tétanisé … et encore plus quand le gain revient en territoire négatif !

Le désespoir

Quand un trade ne va pas dans notre sens, nous avons tendance à nous sentir mal à l’aise.
En voyant nos pertes latentes augmenter, nous avons alors le même dilemme qu’en phase d’euphorie … mais à l’envers:

  • Si je coupe mon trade tout de suite, je valide définitivement ma perte. Ne serait-ce pas mieux d’attendre ? Le prix va peut-être remonter.
  • Le prix n’est pas allé dans mon sens, c’est l’occasion de rajouter au pot en moyennant à la baisse. Ca va forcément remonter.

Le pire étant bien sûr quand le gain latent se transforme en perte latente. Pourquoi ne suis-je donc pas sorti quand je le pouvais ?

Bref, il y a de quoi péter un câble à se torturer ainsi !

Utiliser la rationnalité pour faire taire nos émotions

Pour régler ce problème, on a tout intérêt à passer en mode rationnel.
Cela consiste à définir un plan de trading, le valider d’un point de vue probabilité et à l’appliquer scrupuleusement.

Mais là encore la difficulté d’appliquer son plan est lié au gain latent pour chaque trade que l’on exécute.
Dès que la gain devient conséquent, nos émotions reprennent le dessus et on se remet à faire n’importe quoi.
Le seul avantage est que votre perte maxi est assurée par un Stop Loss qui vous sort de position au risque maximum que vous avez défini.
C’est déjà en soi un avantage de taille !

Un plan efficace doit être simple sinon on ne saura plus comment l’appliquer et les émotions reviendront à la charge !

 

La psychologie des autres en trading

Ce que nous ressentons quand nous tradons, les autres le ressentent également.

Psychologie de la peur / cupidité en trading

Ce sont les deux émotions qui se cachent derrière chacune des actions du trader.
Encore qu’on pourrait dire que la cupidité et la peur de râter une opportunité (FOMO) et donc que seule la peur mène du côté obscur 🙂

Comme on l’a vu, que ce soit la peur de perdre ou la perdre de râter le coche, l’impact psychologique sur notre trading est considérable.
Nous allons effectivement être dans un état d’inconfort soit par malaise (peur) ou par excitation/euphorie (cupidité).

Les émotions étant ce qu’elles sont, notre mental sera alors court-circuité et il nous sera extrêmement difficile d’appliquer notre beau plan de trading rationnel.

Déterminer la psychologique des autres intervenants en trading

Comment savoir l’état d’esprit psychologique que nous avons en face ?
Question difficile. On ne sait jamais si un ordre d’achat vient d’un trader qui veut acheter ou bien si c’est un vendeur dont le stop loss a été activé.
En tout cas on ne le voit pas avec les bougies classiques …

Avec l’order flow et le footprint (je vous invité à revoir de quoi il s’agit dans cet article), on est capable de déterminer le nombre d’ordres au marché passés à l’achat ou à la vente et ce, pour chaque niveau de prix.

  • Si on constate l’apparition d’un grand nombre d’ordres équilibrés de part et d’autre du Bid et de l’Ask et qu’on voit la bougie évoluer doucement, c’est que le mouvement n’est pas lié à une panique ou des ordres automatiques de Stop Loss. Dans la figure suivante, c’est le cas de la bougie jaune.
  • En revanche si la bougie est brutale et déséquilibrée sur le Bid ou bien sur l’Ask, on peut en déduire une prise à contre pied des traders et donc un sentiment de mal être. C’est le cas de la bougie bleue.

On peut donc dire que les intervenants en trading sur la bougie jaune n’ont pas de pression psychologie particulière.
Sur la bougie bleue, les traders sont en mode panique; Et cette information change complètement la donne …

 

Passer de pêcheur à prédateur

Nous sommes foncièrement liés à nos émotions

On ne va pas se voiler la face, même en appliquant son plan de trading à la lettre, on aura du mal à maîtriser ses émotions.
Si le cliché du trader à succès psychopathe est si populaire dans les films c’est justement parce qu’on pense que le seul moyen de gagner est de n’avoir aucune émotion !
Je pense que la plupart d’entre-nous ne pourront atteindre un tel niveau de détachement fût-il que temporaire pendant le trading.

En gros, nous sommes humains et devons l’accepter.

Un jeu à somme nulle

Dans la plupart des cas, le trading est un “jeu” où pour chaque gagnant il y a un perdant.
Cela veut dire que quand vous gagnez, vous prenez de l’argent à un autre trader et vive versa.
Il faut déjà être confortable avec ce concept avant de pouvoir trader.
Si cela vous pose un problème, sachez qu’il n’y a pas de victimes en trading.
Tous les traders se doivent de connaître les règles.
Ils interviennent sur les marché en connaissance de cause.
La seule façon de perdre au poker est de jouer. Si vous ne jouez pas, vous ne perdez rien (ni ne gagnez rien non plus).

Je précise “la plupart des cas” car il faut bien sûr que le marché ne soit pas équilibré.

  • Dans un vrai marché, “No Dealing desk” comme pour le marché des futures, il y a un vendeur devant chaque acheteur.
    Le courtier n’intervient que pour réaliser les transactions et se rémunère sur la commission d’exécution.
    Il se fout comme d’une guigne de savoir si vous gagnez ou perdez.
  • Dans un marché de type “Dealing desk”, comme pour les CFD, c’est votre courtier qui est votre contre-partie.
    Autant dire qu’il peut faire ce qu’il veut d’autant qu’il connait la position de vos stops.
    Cela ne veut pas dire qu’ils le font tous (une seule condamnation pénale peut réduire à néant le business d’un courtier).
    Toutefois quand on voit que plus de 90% des intervenants CFD/Forex perdent en bourse et que les résultats ne s’améliorent pas au bout de 4 ans (Source AMF) c’est qu’il y a un problème !

Quoiqu’il en soit pour ce qui nous intéresse ici, il faut savoir comment prendre de l’argent aux autres traders …
… et le meilleur moyen est de détecter quand les choses ne vont pas dans leur sens.
Oui, vous lisez bien, plutôt que de chercher quand quelque chose marche, il faut chercher quand ça ne marche pas !
Le lion qui veut manger n’attend pas sa proie devant sa tanière. Il va la guetter près du point d’eau car il sait qu’elle aura besoin de boire.
Le trader professionnel fera pareil en cherchant à exploiter les signes de faiblesses de ses adversaires.

Crédit photo Stocklib / Sergey Zaikov

 

Apprendre à opérer plutôt qu’à méditer !

Etudier le contexte

Pour faire cela, il faut étudier les accumulations d’ordres ainsi que les niveaux de prix associés.

Le graphique ci-dessous utilise la représentation en “Reversal bars” dans l’outil Sierra Chart.
Une nouvelle barre est tracée dès que le prix reflue d’un certain nombres de points (dans mon exemple 4).
Une barre verte longue indique donc que le prix a monté en ne refluant pas plus de 3 points.
Elle caractérise ainsi un fort momentum.

Regardez un exemple de piège sur le graphique du mini dax suivant:

On voit que le prix est une succession de “sauts quantiques” entre chaque niveau de latéralisation.

Dans le rectangle bleu, en phase 1, un combat a lieu entre acheteurs et vendeurs, les barres rouges et vertes se succèdent sans indiquer de réelle tendance.
Parmi ceux-là, il y a des acheteurs qui mettent leur Stop Loss (SL) juste en dessous du rectange et des vendeurs qui mettent le leur juste au-dessus.

A un moment donné, le prix sort du rectangle et part vers le haut.
Les vendeurs qui ont mis un SL voient leur ordre d’achat exécuté (Et oui, un vendeur devient un acheteur en attente pour sortir de position).
A partir de là, le prix continue de monter.
Certains des acheteurs prennent une partie de leur position en revendant. Cela fait baisser temporairement le prix.

Les vendeurs qui ne sont pas sortis soit parce qu’ils n’ont pas mis de SL soit parce qu’il était trop loin sont en difficulté et ressentent des émotions négatives.
Ils transpirent, prient tout ce qui existe et trépignent sur leur chaise.
Le trading est vraiment une torture pour leur psychologie et certains se promettent même d’arrêter après ce coup-là !
Ils attendent que le prix revienne sur leur cours d’achat ou en tout cas sur le haut du rectangle (pull-back) pour ressortir flat ou en perte acceptable.

Attaquer au bon moment

C’est à ce moment là qu’il convient de chercher un point d’entrée et d’attendre un léger frémissement du prix vers le haut.

Car si le prix n’arrive pas au rectangle et repart à la hausse, les vendeurs à découvert sont contraints de racheter leur position en urgence pendant qu’ils le peuvent encore.
Ce faisant, ils feront monter le prix.

Comment détecter ce moment où le prix va repartir ?
Tout simplement en analysant le footprint , cette façon de représenter les barres avec le nombre d’ordre au marché de vente et d’achat pour chaque niveau de prix.

Dans la première bougie d’impulsion verte, on voit qu’il y a beaucoup d’acheteurs (ordre en vert à droite de la colonne (Ask) et très peu d’ordre d’achat au Bid. C’est la caractéristique d’un marché qui décale vite. Très vraissemblablement des ordres Stop Loss déclenchés.
En (1), il y a une prise évidente de bénéfice des acheteurs qui revendent leur position mais leurs ordres de vente ne suffisent pas à assécher le carnet d’ordre d’un marché qui reste très haussier.
On peut donc sérieusement envisager de se positionner.
On attend une confirmation en (2) où le Delta (différence entre nombre de contrats achetés et vendus au marché au cours de la bougie) devient positif.

Là c’est clairement le moment pour entrer en position.
Les vendeurs à découvert qui ne voient pas le footprint pense encore que le prix peut baisser un peu mais le delta positif montre qu’on est en train de repartir à la hausse.
Les vendeurs vont donc certainement abandonner et racheter leur position.

Cela arrive en (3) et c’est à ce moment là qu’on sort de position et leur revendant la notre.

Trade gagné !

Et la méditation là-dedans ?

Même si c’est bénéfique et que je vous la recommande, elle n’a pas servi à grand chose !
Seule l’exécution impeccable du trade a permis de gagner.
On est entré au bon moment quand le delta redevenait positif (2)
Et on est sortit au bout de quelques points au pire ou quand les vendeurs ont capitulé (3) au mieux.

Sur le Dax, à 25 € le point, il suffit d’une opération d’un contrat de ce type à 4 ou 5 points pour faire 100 €.
Sur le mini Dax à 5 € le point, on fera la même chose avec 4 ou 5 opérations similaires.
Si on fait cela tous les jours, on peut gagner près de 2000 € par mois. Maintenant si au lieu de prendre un contrat on en prend deux …

Pour réussir à faire cela, il faut donc non pas travailler sur sa propre psychologie en passant des heures à méditer sur le trading !
Il convient plutôt de devenir un exécuteur précis (entrée et sortie de trade).

Et vous, comment utilisez-vous la psychologie en trading, vous êtes libre de nous en faire part en laissant un commentaire plus bas …

 

Crédit Photo Stocklib / Daniil Peshkov
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