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Les biais psychologiques intéressants en trading

Petits tour d’horizon des biais psychologiques qui peuvent nous servir à améliorer notre trading:

1) Le biais d’auto-complaisance

Il s’agit de la tendance à s’attribuer le mérite de ses réussites et à attribuer ses échecs à des facteurs extérieurs défavorables.
Pour nous traders, cela se manifeste concrètement par des réflexions du genre:
– « Ce n’est pas de ma faute, c’est le marché qui est manipulé par les gros opérateurs ».
– « C’est à cause du courtier qui joue contre moi ».

Que ce soient les gros opérateurs ou bien le courtier: il n’est pas derrière vous pour vous forcer à appuyer sur le bouton d’achat ou de vente. Vous seul être responsable.
Est-ce à dire qu’il n’ont effectivement pas d’impact sur votre performance ? Sans doute que si !
Mais on peut faire une analogie avec la circulation routière. La plupart du temps, un accident survient quand les protagonistes font chacun une erreur en même temps.
Vous avez donc une part de responsabilité sur laquelle vous avez un pouvoir. En évitant de faire une erreur en même temps qu’un autre conducteur, vous évitez l’accident.
C’est la même chose en trading.
Il vous appartient de prévoir tous les cas de figures et d’avoir un plan d’action associé. C’est tout l’intérêt du Plan de Trading.

2) Le biais de négativité

Il s’agit de la tendance à donner plus de poids aux expériences négatives qu’aux expériences positives et à s’en souvenir davantage.
C’est ce qui fait qu’il nous si difficile de couper un trade très perdant.
On refuse d’accepter la perte et de l’actualiser par l’appui du bouton « sortir ». Ce faisant, on creuse d’avantage notre perte.
La solution est d’accepter de se tromper et de sortir sans état d’âme, frais et dispo pour le prochain trade.
Le gain ne se fait pas à chaque trade mais de manière statistique sur la durée avec un nombre conséquent de trades.

3) Les biais psychologiques de conformisme en trading

C’est la tendance à penser et agir comme les autres le font.
Ce biais est pour moi la raison la plus importante qui fait bouger le marché: le biais momentum.
Les autres achètent ? Vite je fais pareil par peur de râter une opportunité (FOMO).
La Bourse s’effondre et tout le monde vend ! Vite je fais pareil en mode panique.
Les meilleurs traders font précisement le contraire …

4) L’illusion de contrôle

C’est la tendance à croire que nous avons plus de contrôle sur une situation que nous n’en avons réellement.
Vous vous doutez bien qu’en tant que trader particulier notre impact sur les marchés est nul.
Inutile de prier ou d’accrocher un poulet au mur pour faire partir le prix dans notre sens 🙂

Non, le seul contrôle que l’on peut avoir est sur l’application du plan de trading.
Cela passe par un balayage de tous les cas de figure qui peuvent se produire et la réponse à y apporter.
C’est seulement ce travail préalable à tout trade qui peut nous permettre de garder le contrôle … à commencer par celui de nos émotions !

suractivité trading

5) L’effet de halo

C’est une interprétation et une perception sélective d’informations allant dans le sens d’une première impression (« on ne voit que ce qu’on veut bien voir »).
Ainsi on aura tendant à regarder uniquement les courbes en Mensuel, Hebdomadaire et Journalier pour décider d’entrer en position.
Malheureusement on en verra pas que le titre est très peu liquide (visible en Horaire ou via le carnet d’ordre).
Le spread  supérieur au gain que nous avons estimé mettra ainsi par terre tous nos espoirs de succès.

6) Le biais de représentativité / de confirmation

le biais de représentativité est un raccourci mental qui consiste à porter un jugement à partir de quelques éléments qui ne sont pas nécessairement représentatifs.
Celui de confirmation est son petit frère: il s’agit de ne chercher que les arguments qui valident notre vision des choses sans chercher d’autre éléments antagonistes.
Dans les deux cas c’est dommageable car on se prive d’info contradictoires qui pourraient améliorer notre vision des choses.
En trading, ces biais psychologiques sont omniprésent.
On a actuellement le cas sur l’or.
Si on écoute les informations on a tous les ingrédients pour qu’il monte. Inflation explosive, taux d’intérêt bas, rumeurs de guerre …
Et pourtant, l’or ne fait rien.

                                                                       Après une hausse post confinement et malgré l’inflation, l’or ne fait plus rien

Est-ce à dire que l’or ne finira pas par monter ? Sans doute qu’il le fera, mais si on se replace dans le contexte historique, il peut très bien stagner des années avant de le faire comme ce fût le cas dans les années 90.

Dans ces conditions, à quoi bon acheter de l’or, ne vaut-il mieux pas se focaliser sur quelque chose qui a plus de momentum comme les matières premières (hors OR).

L’ETF MATW qui reproduit le cours des matières premières est en forte hausse (Je ne re le commande pas spécialement, c’est juste un exemple)

7) Le biais de disponibilité

C’est ne pas chercher d’autres informations que celles immédiatement disponibles.

Détail amusant, vous aurez toujours une justification des mouvements de cours par les analistes financiers qu’a posteriori mais jamais avant.
Preuve, s’il en est, que prédire l’avenir revient à choisir les bons arguments à l’avance ! Autant dire que c’est mission impossible.

Ce biais est présent pas uniquement sur le trading mais aussi sur l’investissement et la vision long terme:

Actuellement, l’information sur la justification de l’augmentation des prix sont

  • l’injection de liquidités
  • les délais de relance de l’économie post-confinement qui rendent les chaines d’approvisionnement plus lente. Cela freine l’offre face à une demande de reprise imporante.

Pourtant personne ne regarde ce qu’il se passe du côté des matières premières: pourquoi augmentent-elles ?
N’avons-nous pas tout simplement une inflation lié à la raréfaction des ressources ?
Cela expliquerait beaucoup de choses et surtout le fait que l’inflation n’est pas prête de s’arrêter (ce n’est que mon avis …).

Source: Visually

Selon cette infographie, voici les dates estimées de pénurie des principales ressources (à moins de découvrir de nouveaux gisements):

2021 : fin de l’argent (Oui, on y est déjà).
2025 : fin de l’or, fin du zinc, fin de l’indium
2030 : fin du plomb, fin du lithium
2039 : fin du cuivre
2040 : fin de l’uranium  (A quoi bon construire de nouvelles centrales donc ?)
2050 : fin du pétrole
2050 : fin du lithium (Quid de la durabilité des voitures électriques ?)
2072 : fin du gaz naturel
2087 : fin du fer
2139 : fin de l’aluminium
2158 : fin du charbon

Sans vouloir mettre la panique, on voit bien qu’avoir la tête dans le guidon ne permet pas de voir le mur que l’on va se prendre et ainsi de l’éviter.

8) Le biais de statu quo

C’est la tendance à préférer laisser les choses telles qu’elles sont, un changement apparaissant comme apportant plus de risques et d’inconvénients que d’avantages possibles.
Par rapport au point précédent, c’est considérer qu’en détournant la tête de nos problèmes, ils disparaitront.
En trading, c’est penser que parce que tout monte, la correction en cours n’est qu’une correction (Biais de conformisme / momentum vu précédemment)
C’est souvent le cas mais il y a toujours un moment ou les paradigmes changent et que les conditions ne sont tout simplement plus haussières.

Une seule solution: suivre ce que fait le marché avec un indicateur de tendance comme le RSI et ne pas aller contre lui.

 

Tous ces biais psychologiques peuvent a priori nous faire peur mais il faut savoir qu’ils ne sont pas forcément présent en trading. Ils sont en nous et que nous le subissons sans le savoir dans notre vie de tous les jours.
Cela est dès lors intéressant de pouvoir en prendre conscience notamment en se confrontant aux marchés.

Et vous, avez-vous détecté un de ces biais ou même un autre dans votre façon de trader ? Si oui, vous êtes libre de nous en faire part en mlaissant un commentaire ci-dessous.

 

Crédit Photo: Stocklib / Tatiana Chekryzhova
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One Response to Les biais psychologiques intéressants en trading

  1. […] Au départ, on parlait de reprise économique post-covid mais j’en ai déjà parlé dans un autre article, il y a fort à parier que le problème vient plus d’une pénurie de ressources plutôt […]

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